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Préambule : il était une fois un matin en 2011
J’ai fait un rêve cette nuit. Je suis assise derrière un bureau en bois, dans le fond de ce qui ressemble à une salle de classe. Au bureau d’à côté, siège ma responsable. La classe se déroule. J’aperçois sous mon bureau, un trou dans la terre, l’espace d’un cercueil, juste là sous mes pieds. Ma responsable regarde et me demande ce que c’est. Je réponds « rien de grave».
Je me réveille. Je me dis « que dirait mon ancienne psy si je lui racontais ce rêve ? » et j’imagine cette question « qu’est-ce qui meurt en vous au travail ? ». La réponse fuse : « ma créativité ».
A l’époque je conclus sans me le dire vraiment, et même si j’ai un peu peur, que ce n’est pas si grave. J’exprimerai ma créativité ailleurs.
5 ans plus tard. 9 mois d’arrêt, puis 9 mois de mi-temps thérapeutique.
Je me revois et me ressens pendant ce mi-temps thérapeutique, la tête entre mes mains, penchée sur le bureau, le ventre qui se tord, le corps en flexion, qui se recroqueville et qui endosse. Toute la soirée; la nuit jusqu’au matin pour ramener de la vie, avant de retourner mourir à petits feux chaque après-midi. Il m’a fallu 9 mois pour comprendre que cela ne pourrait pas le faire.

A me remémorer ce rêve aujourd’hui, et tout ce qui s’est passé ensuite, je comprends mon défaut d’appréciation : c’était grave.
La créativité ce n’est pas juste un petit truc en plus, une disposition de l’esprit. La créativité c’est ce mouvement de Vie qui se déroule en permanence en nous. Avant d’être une expression vers l’extérieur, la créativité est un mouvement interne, de chacune de nos cellules, à chaque instant. Elle s’incarne d’abord dans le corps, dans l’expression de chaque cellule du corps. Son absence n’est pas une vie un peu moins sympa. Son absence est la mort. Petit à petit de tous les processus vitaux.

Compréhension profonde. Intuition.
Où sont nos corps dans ces espaces au travail ? comment sont-ils considérés ? Quelle place leur est accordée ? Quelle attention leur est offerte ? Au quotidien, assis derrière nos écrans, sommes-nous à l’écoute de notre propre corps ? Y portons-nous encore de l’attention quand nous travaillons ?
Ou en prenons-nous conscience uniquement quand il devient douloureux, usé, fatigué ? Et même dans ces espaces en souffrance, savons-nous entendre et comprendre ses signaux ?

Dans mon expérience, il a fallu beaucoup plus que des signaux, il s’est « cassé » plusieurs fois. Et cela n’a pas suffit, il a fallu que ces maux se diffusent jusqu’à l’esprit : jusqu’à ce moment où le mental ne peut plus s’arrêter, et ne laisse plus le corps au repos. Ce moment où un feu permanent brûle en soi-même, sans répit : le burn-out. C’est à cet instant que pour moi, a pu enfin démarrer la compréhension profonde et de-là, la guérison. Qui passe notamment par l’écoute fine et profonde du corps. De ses maux mais aussi de ses mots. Plonger dans son langage, dans le merveilleux du corps. S’ouvrir non seulement aux tensions, à ce qui ne fonctionne pas, mais aussi et surtout à tout le reste, et célébrer tout le reste. Comment ai-je pu passer à côté pendant tant d’années ?

« Y a-t-il un moment où nous puissions nous passer du corps ? Ne vivons-nous pas avec notre corps et de notre corps ? N’a-t-il pas été depuis la naissance notre premier univers, la forme concrète de notre moi ? Il nous est à chaque instant donné, à la fois comme ouvrier responsable et comme matière première de tous nos actes. N’est-il pas à chaque instant le lieu d’enracinement de notre conscience, objet toujours possible d’observation et de méditation ? Comment donc pouvons-nous nous permettre d’ignorer ou de dénigrer ce corps, de le traîner à des besognes que nous nous sommes plus ou moins arbitrairement fixées, sans le consulter, sans même lui accorder un regard, sans l’interroger sur ce qu’il exprime et sur ce qu’il est ? […] Comment pourras-tu te reconnaître toi-même, si tu ignores ce qu’est ton corps ? Pour se découvrir et trouver sa direction, l’homme se met à la poursuite d’une sagesse aérienne glanée dans toutes sortes de livres […] Il néglige ce livre fermé qu’est le corps, où était inscrite sa propre formule, compendium de tout ce qui le concerne, offert à sa naissance et toujours disponible avec lui. » [1]

De ce long (ré)apprentissage, nait une compréhension profonde : l’unité corps-esprit. Ce n’est pas juste une formule. C’est une expérience, qui se ressent au cœur de soi-même, là où les mots n’ont plus cours, là où la présence est pleine et ouverte. De cette expérience, maintes fois répétée mais toujours nouvelle, à la fois fugace et continue, je peux me reconstruire, tel le phénix, brûler dans les flammes, puis renaître de mes cendres.
Nourrie de ce processus continu, j’analyse aujourd’hui : mon corps m’a sauvé. Bien-sûr cette vision est incomplète, en quelque sorte erronée, car à nouveau dualisante, mais mon mental ne sait pas fonctionner autrement. Donc si je veux l’exprimer par des mots, c’est comme cela que cela vient : mon corps m’a sauvé. Et, j’ai eu l’intuition que c’est par le corps réhabilité que pourront se transformer les milieux du travail.

[1] Michaël Tara, Mythes et Symboles du Yoga

Avant de poursuivre la lecture, offrez-vous une petite méditation de 3′

Engagement : inventer des espaces de travail revitalisés

Depuis 2017, mon engagement est d’intervenir dans ces milieux du travail (et désormais de télétravail !), pour redonner de la place à nos corps vivants.

Intervenir là où précisément nos corps sont souvent figés (sur une chaise), relégués (au rang d’outil), oubliés (sauf quand ils font mal). Là où l’essentiel de ce qui se passe est hors de la matière : dans l’espace dématérialisé et le temps accéléré des communications virtuelles. Des milieux zombies, où nous sommes vivants-morts.

Je m’engage donc spécifiquement dans ces milieux du travail pour y co-construire une nouvelle expérience, me basant sur l’idée « que ce sont les actions, les pratiques des sujets qui fondent l’espace, et que l’espace est avant tout un lieu pratiqué »[1].

M’appuyer sur l’attention au corps pour redonner de la place au vivant dans ces espaces de travail. Mon corps, son interaction avec l’environnement autour, les autres corps, les espaces du dedans et dehors, les espaces entre. Ramener de la matière. Donner à voir le corps, à le sentir, à le ressentir. Nommer ses espaces, ses processus, ses dynamiques. Habiter nos corps. Habiter cet espace du travail de nos corps pleinement vivants.

Sentir, ressentir quand ça fourmille, palpite, vibre, respire, touche.
A partir des corps réhabi(li)tés, sentir la force de vie présente en chacun-e de nous. Depuis cette force de vie, retrouver la capacité à se (re)créer, se (ré)inventer. Y retrouver l’espace et le temps suspendus laissant advenir un Je qui choisis.

« Entre un stimulus et une réponse, il y a un espace. Et c’est dans cet espace que se trouve notre pouvoir de choisir une réponse. Et c’est dans cette réponse que se trouvent notre croissance et notre liberté. »[2]

Offrir ainsi un vécu nouveau à cet endroit, même s’il est fugace. Un vécu permettant de se relier à soi, mais aussi aux autres (à ses collègues notamment) et à tout ce qui vit autour de soi. Sortir de ce paradigme à partir duquel « nous voyons le monde comme constitué de parties divisées, isolées, sans vie, qui n’ont pas de valeur par elles-mêmes » [3]. C’est toute la vision du Yoga (mot sanskrit qui peut se traduire par « union ») : expérimenter l’unité en nous-même, du corps et de l’esprit, sentir également ce qui nous rassemble en tant qu’être humains, et dans ce sentiment d’unité, d’interdépendance, inclure les autres êtres vivants et tout l’environnement autour de nous.

A partir de cette conscience réveillée de ma valeur intrinsèque et de la tienne, et de celle du vivant dans sa globalité, retrouver une puissance d’agir, et revitaliser ces milieux du travail. Comme le souligne l’auteur Alain Damasio : « Si la vie a un but et un sens, cela consiste… à tâcher d’être vivant. Tout simplement. Quel horizon plus noble que d’approfondir ce qui nous a été offert ? Il s’agit donc de donner à ce vivant qui est en nous la plus grande intensité et la plus belle ampleur possible. »[4]

[1] Salvatierra Garcia de Quiro, Ecosomatiques, Penser l’écologie depuis le geste
[2] Victor E. Frankl, Découvrir un sens à sa vie
[3] Salvatierra Garcia de Quiro, Ecosomatiques, Penser l’écologie depuis le geste
[4] Alain Damasio, Quels Sapiens voulons-nous devenir ? dans Socialter. Hors-série Le réveil des imaginaires.

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En pratique dans l’entreprise !
En tant que dirigeant, responsable des ressources humaines et/ou de la responsabilité sociale de l’entreprise, vous pouvez proposer à vos collaborateurs et collaboratrices, des outils de reconnexion au corps : que ce soit sous forme d’ateliers ponctuels ou réguliers, ou encore de formations, que ce soit en petit & grand collectif (kick off, séminaires…) ou en individuel, que ce soit en présentiel ou à distance, tout est à construire ensemble.
J’ai mis en place au sein de Corpus Vitae, différentes modalités d’intervention, des boîtes à outil, toutes basées sur l’approche de la mindfulness (méditation de pleine conscience) enrichie d’exercices du yoga et de l’éducation somatique.
La pédagogie de Corpus Vitae est basée sur le corps, et les approches intégrées corps-esprit, et est guidée par deux principes phares : l’empowerment et l’accessibilité à tou.te.s.

Vous pouvez découvrir quelques pistes sur les offres que nous proposons, et les bénéfices attendus. Plusieurs entreprises nous font déjà confiance, contactez-nous pour en savoir plus.

En écho : Yoga et éthique du manager
Grâce à La Série Documentaire de France Culture sur le yoga, j’ai eu la joie de découvrir les travaux de Christophe Vignon, Maître de Conférence à l’Université de Rennes (il intervient dans le 4ème épisode). Ce chercheur questionne l’éthique du manager et étudie de quelle manière une pratique comme le yoga pourrait permettre de développer cette éthique. A partir de travaux d’une philosophe australienne, il cherche à montrer comment une reconnexion à son propre corps permet de s’ouvrir à plus d’altérité et de manière plus juste à la relation aux autres. L’intuition du chercheur est que se rapprocher de son corps et de ses émotions permettrait de s’émanciper des pressions de culture organisationnelle qui font que l’on voit de plus en plus de managers cyniques, désabusés ou pire dotés de comportements d’imposture. Les premiers résultats de ses recherches sont très encourageants. Vous pouvez découvrir un premier article sur cette recherche : Faire du Yoga loin du réverbère : formation au management et éthique incarnée. Je suivrai ces travaux et vous en reparlerai avec intérêt dans un article plus détaillé à suivre.

Sans attendre de telles recherches, de nombreuses entreprises ont déjà mis en œuvre des dispositifs de formation pour leurs managers, visant à développer un leadership bienveillant. Corpus Vitae intervient à ce titre dans le cadre de la formation de l’ensemble des managers de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes.
Vous pouvez en découvrir un peu plus sur cette expérience dans l’article ci-dessous et en nous contactant !

« Quand les sociétés fourniront à chaque individu, dès le plus jeune âge, puis toute sa vie durant, autant d’informations sur ce qu’il est, sur les mécanismes qui lui permettent de penser, de désirer, de se souvenir, d’être joyeux ou triste, calme ou angoissé, furieux ou débonnaire, sur les mécanismes qui lui permettent de vivre en résumé, de vivre avec les autres, quand elles lui donneront autant d’informations sur cet animal curieux qu’est l’Homme, qu’elles s’efforcent depuis toujours de lui en donner sur la façon de produire des marchandises, la vie quotidienne de cet individu risquera d’être transformée […] Il se sentira non plus isolé, mais réuni à travers le temps et l’espace, semblable aux autres mais différent, unique et multiple à la fois, conforme et particulier, passager et éternel, propriétaire de tout sans rien posséder et, cherchant sa propre joie, il en donnera aux autres. »
Henri Laborit dans Eloge de la fuite